dimanche 18 décembre 2011

Comment composer ? (3) La tablature

La tablature remonte au moyen-âge, ce qui prouve que l'allergie au solfège n'est pas neuve ! C'est un système de notation bien plus facile d'accès que la partition car visuel et moins abstrait. On l'utilise surtout pour la guitare et la basse. Il est bien plus précis et riche en possibilités que la grille d'accords.

Comment ça marche ?
La tablature remplace les portées de la partition par les cordes de l'instrument, et les notes par le numéro des cases que l'on frette. Les "tabs" se lisent de gauche à droite, une barre verticale sépare les mesures entre elles et la corde la plus grave est toujours en bas. En-dessous de la tab, on représente la rythmique de manière traditionnelle. Mais comme un petit dessin vaut mieux qu'un long discours, voici un exemple (cliquez pour un agrandissement) :


On peut mélanger tablature et grille d'accords d'ailleurs.

La tablature s'est aussi adaptée aux techniques spécifiques de la guitare, comme le hammer/pull-off, le slide (ou glissando), le vibrato, le palm muted, etc. Voici un exemple de notations spéciales :

Remarquez la police Courier New (Source)

En fusionnant partition, grille d'accords et tablature, on obtient ce genre de document très complet :

(Source. Oui c'est la honte.)
Comment créer des tablatures ?
Il existe différents moyens d'écrire ses propres tabs. Le plus rudimentaire est de les faire à la main ou bien d'utiliser un logiciel de traitement de texte (le bloc-notes windows suffit) avec la police monospacée Courier New. Mais cette méthode devient vite un véritable casse-tête à l'utilisation.

On utilise généralement des logiciels pros conçus spécifiquement pour les tablatures. Le plus connu est Guitar Pro (59,95€) qui en est à sa sixième version. Parmi les logiciels gratuits, TuxGuitar est le plus répandu mais est loin d'être aussi perfectionné. Il tourne sur toutes les machines (malgré quelques bugs sur mac). Power Tab est un bon choix aussi, malgré les bugs et le fait que son développement soit abandonné depuis 2006... De plus il ne tourne que sous windows.

Comment utiliser la tab
Le grand avantage de ces logiciels, c'est qu'ils lisent aussi les tablatures. Vous pouvez donc instantanément composer et entendre le résultat. Ultimate Guitar et 911 tabs proposent aussi des tonnes de retranscriptions sous différents formats, et vous pouvez lire la plupart avec TuxGuitar. C'est un très bon moyen d'apprendre un morceau ou simplement d'en savoir plus sur la manière dont on le joue. Personnellement, c'est en analysant des tablatures téléchargées sur ces sites que j'ai le plus appris !

La tablature peut se trouver en amont ou en aval de l'écriture : soit vous composez et notez ensuite ce que vous faites, soit vous créez tout ou partie du morceau en tablature et la jouez/enregistrez plus tard à partir du document.

On peut aussi utiliser la tablature comme un moyen facile de composer en groupe : à condition d'avoir le même logiciel et de savoir s'en servir, plusieurs musiciens peuvent rapidement écrire ensemble même s'ils ne se sont jamais vus de leur vie !

Avantages...
Vous l'avez compris, la tablature, surtout sous logiciel, offre de très nombreux avantages. On apprend rapidement à la lire et à en écrire. Elle est compréhensible sans solfège et très précise. Avec un programme comme Guitar Pro ou TuxGuitar vous pouvez composer pour tous les instruments, écouter votre compo en cours d'écriture, imprimer les tabs, les exporter en midi, importer du midi, convertir la tab en partition, etc.

Il est aussi possible de composer pour n'importe quel instrument, ce qui fera de vous un vrai composeur :) Mais avant de vous lancer dans l'écriture de lignes de batterie ou de basse, renseignez-vous d'abord un minimum sur les fondamentaux de ces instruments. On en apprend vraiment beaucoup en analysant les tabs de grands classiques comme Deep Purple, Korn, les Beatles ou Dream Theater.

La tab est la voie royale pour le composeur qui aime s'appesantir sur son travail, modifier quelques notes par-ci par-là jusqu'à ce qu'il soit satisfait du résultat. Pour Noël, si vous n'avez pas demandé de cadeau, faites-vous donc offrir Guitar Pro 6 ;)

Désavantages
Difficile de trouver des désavantages à la tab. Oui, il faut un temps d'adaptation, et oui, il faut apprendre à s'en servir. Selon les individus, ça peut prendre de deux jours à un mois ! Le problème est aussi qu'elle ne sonne jamais comme un véritable morceau (malgré les samples de Guitar Pro 6). Je vous conseille donc de ne pas perdre trop de temps à vouloir faire sonner ça bien : c'est avec de vrais instruments qu'il faut que ça sonne !

Un autre problème, plus particulier, c'est la tentation du perfectionnisme. On peut oublier que la tablature n'est qu'une étape intermédiaire, et s'y concentrer à l'excès, au détriment du reste du travail ! Ne devenez pas un maniaque de l'écriture sur ce genre de logiciels : si vous passez un mois à élaborer un morceau en perdant de vue les paroles, l'instrumentation live ou l'enregistrement, vous avez perdu de vue l'essentiel.

Dernière critique à adresser à la tab, mais elle vaut pour tous les autres moyens vus jusqu'ici, c'est que tout ne peut pas être tablé. Je pense notamment à l'electro. C'est peine perdue de vouloir tabler ce genre de musique puisque vous ne pouvez pas vraiment retranscrire le fait de sampler, scratcher ou mixer... sur une tab ! Essayez plutôt la démo d'Ableton Live ou Fruity Loops pour recréer ce genre de morceaux.

Dans le prochain article, on verra l'enregistrement audio/midi et pourquoi c'est la méthode la plus productive selon moi !

El Basto

P.S. : Pour s'y retrouver avec les formats et les programmes.


  • .mid : Un fichier midi, doit être importé avant d'être lu et modifié (fichier > importer).
  • .gp5, .gp4, .gp3 : Ouvert avec TuxGuitar et Guitar Pro (à condition d'avoir la version correspondante... GP4 ne lit pas les .gp5 par exemple).
  • .gpx : Nécessite Guitar Pro 6.
  • ASCII tab : Tab écrite en ASCII (texte). Extension : .tab, .btab (basse) ou .txt.

    jeudi 15 décembre 2011

    Comment composer ? (2) : la grille d'accords

    Bien plus facile d'accès que la partition, la grille d'accords est très populaire : il s'agit simplement de noter les accords du morceau. La notation est réduite à son strict minimum : le nom des accords, le nombre de mesures pendant lesquelles on le joue, et c'est déjà très bien comme ça.


    Un exemple de grille avec paroles pour Hey Joe, 
    avec le minimum d'indications. (Notation anglaise) 
    (Source)
    Niveau théorie, il vous suffit de connaître les accords les plus courants de la guitare. En quelques mois, c'est vite fait. Au passage, apprenez à convertir notre système "do, ré, mi" en système "A, B, C" anglais. Le grand avantage, c'est que vous avez maintenant accès à un tas de morceaux. Genre… quelques centaines de milliers ? 

    Des sites comme Ultimate-Guitar ou 911 Tabs regorgent de grilles d'accord ("chords"). Votre grille d'accords sous le bras, vous pouvez rapidement devenir l'accompagnateur de n'importe quel chanteur en jam. Même si vous n'avez jamais entendu le morceau, il suffit de jouer en vous calant sur le rythme. Encore mieux : la grille d'accord marche aussi pour les bassistes, les claviéristes... Tant qu'ils connaissent leurs gammes !

    NB : Remarquez que la notation n'indique pas exactement quelles notes jouer, et que pour le même accord, il existe des tas de variantes et de positions sur le manche. Pour plus de facilité, on utilise donc aussi des diagrammes (ou chord charts).


    Le diagramme représente visuellement un manche de guitare, Les cordes à vides sont notées O, les cordes muettes sont notées X, et les autres cordes sont frettées à la case correspondante par un point noir. Le chiffre correspond au doigt censé fretter la corde (index = 1, majeur = 2, annulaire = 3, auriculaire = 4). Un barré sera représenté par une barre noire.


    Un exemple de diagramme (Fa# 7)
    (Source)

    Conclusion...
    En tant que composeur, l'intérêt de cette méthode est décuplé si vous écrivez des paroles ou travaillez avec un chanteur : couchez le texte en laissant des espaces entre les lignes et notez les accords qui l'accompagnent. En répétition, donnez des copies aux musiciens et laissez le groupe vous accompagner. C'est une technique efficace, rapide et gratifiante : tout le monde a un canevas solide sur lequel se caler, et en même temps, tout le monde est libre d'improviser pour apporter sa touche au morceau. Ce n'est ni trop dirigiste, ni trop vague

    Mais malgré ses nombreux atouts, cette technique a aussi ses désavantages : c'est suffisant tant qu'on joue des accords, mais ce n'est pas fait pour retranscrire des riffs. Si quelque chose doit être joué à la note près, la grille est vite encombrée et ne convient plus.  Pour cela, il faut passer à notre troisième méthode... Dont je vous parle dans le prochain article.
    El Basto

    lundi 12 décembre 2011

    Comment composer ? (1) : La partition

    Il existe différentes manières de composer. Pour cette semaine d'ouverture du blog, en voici un petit tour d'horizon. Bien sûr, c'est sommaire et je les développerai plus tard. En attendant, quelle méthode vous correspond le mieux ?

    1) La partition

    La partition est le moyen le plus classique d'écrire de la musique, mais c'est aussi l'un des plus longs à maîtriser.

    Personnellement, j'envie ceux d'entre vous capables d'écrire n'importe quelle musique grâce au solfège. Lire une partition, c'est une chose. Jouer à partir d'une partition en est une autre. Alors écrire ses propres oeuvres ? Combien d'années d'apprentissage avant d'en arriver là ?

    Maîtriser cette technique offre de nombreux avantages. D'abord, vous composez où vous voulez, quand vous voulez. Il vous faut juste de quoi écrire et du papier. Vous êtes délivré des instruments : vous pouvez écrire un morceau pour basse même si vous n'en avez jamais touché une de votre vie. Votre seule limite est votre capacité à transcrire ce que vous imaginez.

    Si vous voulez devenir un pro, vous avez tout intérêt à lire et écrire des partitions. Vous allez obtenir une profondeur et une richesse d'écriture peu communes. Vous pourrez surtout composer pour n'importe quel musicien de studio ayant une formation classique, et ce sont souvent les meilleurs. Vous pourrez faire de la grande musique de film, celle pour ensembles de cordes et orchestres symphoniques. Bien sûr, ce n'est pas ici que vous allez apprendre ce genre de choses. Heureusement il y a une pléthore de traités et de manuels à vous farcir, et, contrairement au rock, il y a des cours donnés dans les académies et les conservatoires.

    Mais la partition n'a pas que des avantages, loin de là : elle demande de nombreuses années d'apprentissage et une grande capacité d'abstraction. Si vous êtes allergique au solfège, passez votre chemin. De plus, chaque instrument possède son propre "dialecte", ce qui vous oblige à apprendre un tas de notations spécifiques. Vous aurez le même problème pour des musiques plus contemporaines ou extrêmes. Comment retranscrire un solo de guitare enflammé ou un bidouillage sonore expérimental sur une portée ? Il faut parfois inventer ses propres symboles.

    Autre problème : une feuille de papier ne fait pas de son toute seule. Mais vous pouvez facilement contourner le problème grâce à un format : le MusicXML. Grâce à ce langage, de nombreux logiciels gratuits vous permettent d'écrire des partitions sur ordinateur (dont le plus répandu est MuseScore). C'est laborieux au début, mais on s'y fait. Vous pouvez ensuite imprimer votre oeuvre ou l'exporter en midi. Et si vos collègues ne savent pas lire le solfège, vous pouvez transformer votre partition en tablature avec TuxGuitar (un logiciel gratuit orienté tablature).

    Pour en finir avec les désavantages, la partition est aussi loin d'être immédiate pour un débutant : le temps de retranscrire fidèlement une phrase compliquée, vous l'aurez peut-être déjà oubliée. C'est utile pour travailler avec des musiciens ayant eu une formation classique, mais vous devrez vous adapter pour les autres. Si vous voulez composer sans devoir retourner à l'académie (c'est pour ça que ce blog a été créé après tout !), vous serez peut-être séduit par une des prochaines méthodes dont je vous parlerai.


    El Basto

    9 erreurs de débutant

    Il n'y a pas de recette magique dans le monde de la musique. Vous pouvez être très bon mais n'avoir jamais la chance de percer, et les musiciens les plus célèbres ne sont pas toujours les meilleurs ! Je connais des gens talentueux qui n'ont aucune chance d'être écoutés par quelqu'un d'autre que leur tata. Pourquoi ? Eh ben, il y a une tonne de raisons, mais dans l'ensemble, c'est parce qu'ils s'y prennent mal.

    Si vous voulez être écouté, si vous voulez qu'on ré-écoute votre musique, il faut vous en donner les moyens. Ca paraît évident, dit comme ça, mais est-ce que vous avez réfléchi à tout ce que cela implique ? Ce sont souvent les mêmes points qui empêchent de progresser. Voici donc ce que devrait savoir tout débutant :

    1) Travaillez régulièrement
    C'est le plus important. Mieux vaut passer 15 minutes par jour sur votre objectif plutôt que d'y consacrer une journée par semaine. Notre mémoire assimile mieux ce que nous répétons jour après jour. Comme la quantité d'informations retenues baisse très vite et très rapidement, vous devez activer régulièrement la matière à mémoriser. Avec la mémoire, régularité vaut mieux que quantité. D'ailleurs, c'est un conseil que vous pourrez appliquer toute votre vie dans n'importe quel domaine. Qu'il s'agisse de connaître vos gammes, de vous servir d'un programme ou de maîtriser à la perfection un morceau, passez-y au minimum 15 minutes par jour. Réfléchissez-y sous la douche, dans le bus, avant de vous endormir, quand vous voulez !

    2) Apprenez un instrument
    Je connais des gens qui composent très bien mais qui ne savent même pas jouer "Au clair de la lune". Il faut que vous maîtrisiez au moins un instrument courant du rock (guitare, basse, batterie, chant ou clavier). Il vous faut aussi des notions élémentaires des autres instruments : une basse joue des notes graves et aucun guitariste ne peut faire d'accords nécessitant trois bras. Ne perdez pas non plus votre temps à apprendre des choses inutiles ou trop difficiles (par exemple, le tapping à la gratte). Restez concentré sur l'essentiel : gardez le rythme, jouez de manière fluide, connaissez vos gammes et vos accords. Ne brûlez pas les étapes, car je vous jure que vous resterez bloqué au niveau le plus élémentaire tant que vous n'aurez pas acquis les bases.

    3) Notez vos morceaux
    Quand on commence à composer, on joue généralement le même riff des dizaines de fois jusqu'à ce que ça soit rentré dans la tête. C'est une bonne technique, mais c'est insuffisant. Réfléchissez déjà à comment vous allez noter vos productions. Apprenez à lire et écrire les tablatures et les grilles d'accords, c'est vraiment le b.a.-ba. C'est aussi un très bon moyen d'analyser les compos d'autres personnes et d'approfondir son style. Si vous avez eu une formation classique, utilisez des partitions. Ne vous inquiétez pas, on parlera de tout ça dans de futurs articles :)

    4) Enregistrez-vous
    Ne pas s'enregistrer est l'erreur que font trop de débutants. Vous pourrez immortaliser des idées au vol, capturer n'importe quel son, mais surtout vous écouter. Êtes-vous en rythme ? Est-ce que vous jouez de manière fluide, est-ce que ça groove ? C'est comme ça qu'on s'améliore ! Si personne dans votre entourage ne peut vous prêter un bête dictaphone ou un enregistreur à cassettes, achetez-en un rapidement. (Personnellement, je vous conseille le Zoom H2, il est extrêmement pratique et pas cher ! Ca ne vieillit, vous pouvez donc en acheter un d'occase sans trop de méfiance.) S'enregistrer ne dispense pas de savoir écrire la musique, mais ça suffit pour certains musiciens.

    5) Analysez la musique
    Ce sera le meilleur moyen de progresser toute votre vie : analysez la musique qui vous plaît. Pourquoi l'aimez-vous ? Quelle est l'humeur générale qui se dégage des morceaux ? Quels instruments sont utilisés ? Qu'est-ce qui revient souvent au niveau mélodique, qu'est-ce qui est absent ? Pourquoi ? Faites de même avec ce que vous considérez comme de la mauvaise musique : pourquoi ne l'aimez-vous pas ? Plus dur : pouvez-vous, avec ou sans feuille de papier, compter le nombre de mesures d'un morceau ? Pouvez-vous reproduire à l'oreille la mélodie ? Il n'y a que des avantages à tirer de ces exercices mentaux, et vous pouvez vous entraîner n'importe où, n'importe quand. Ne soyez pas passif, écoutez activement la musique !

    6) N'attendez pas les autres
    Composer est une activité plutôt solitaire, et on est souvent tenté d'impliquer d'autres personnes dans le processus d'écriture, parce qu'on joue en groupe ou simplement parce que c'est plus agréable. Mais attention à ne pas attendre inutilement vos "collaborateurs". S'ils ne rentrent pas dans le jeu, vous pourriez perdre des mois à attendre que quelque chose se passe et en tirer beaucoup de frustration. Pire : vous leur en voudrez ! Si les choses n'avancent pas, prenez la tête des opérations. Composer en groupe arrive doit être naturel. Inutile de vouloir pousser les autres à travailler avec vous. N'en faites pas un objectif ou un idéal : beaucoup de groupes fonctionnent très bien avec un seul compositeur. Soyez simplement sûr que les autres musiciens apprécient vos morceaux et qu'ils s'y investissent à leur manière. Et laissez leur la porte ouverte s'ils ont envie d'écrire avec vous plus tard.

    7) Restez réaliste
    On ne fait pas de métal symphonique avec un synthé Casio à 100 balles et si vous commencez à composer, ne vous lancez pas dans des morceaux de 12 minutes à la Dream Theater. Vous préférez voir grand et vous ramasser lamentablement, ou bien rester réaliste et assurer à fond dans ce que vous faites ? Ne soyez pas frustré parce que vous n'arrivez pas à réaliser la musique de vos rêves, ça viendra ! Ayez des objectifs à court terme pour vous garder motivé. Surtout, ne pensez pas que vous devez être un virtuose pour attirer l'attention, soyez d'abord un musicien correct avant d'attraper la folie des grandeurs.

    8) Travaillez dans les meilleures conditions
    Je vais souvent le dire, mais sans le matériel et le lieu adéquat, vous allez ramer. Commencez par vous trouver un coin intéressant pour écrire, un lieu qui vous inspire. Mettez-y tout le matériel nécessaire ou, si vous ne l'avez pas, courez l'acheter ! Assurez-vous de pouvoir travailler quand ça vous chante, sans être déconcentré et sans crisper le voisinage. Eteignez internet et la télé. Recherchez des résultats et donnez-vous des objectifs à court terme. Par exemple "à la fin de cette séance de travail, je veux avoir retrouvé cet accord que j'ai entendu à la radio." Résultats garantis !

    9) Soyez bien entouré
    Beaucoup d'artistes croient que faire de la bonne musique suffit et qu'elle se diffusera toute seule une fois toutes leurs économies englouties dans leur premier album auto-produit. Grossière erreur. Ce n'est qu'en créant des contacts avec votre public, en faisant sans cesse de l'auto-promotion et du bouche-à-oreille que vous sortirez de l'anonymat. Trouver des salles de concert, un producteur ou une maison de disques qui s'intéresse à vous, ça ne se fera pas simplement avec un compte Soundcloud ou un chouette profil Facebook. C'est à vous d'aller vers les gens. Sortez, parlez leur de ce que vous faites et entretenez le contact avec ceux qui vous apprécient. Mais évitez aussi de vous entourer de lèche-bottes : les vrais amateurs de musique oseront vous dire en face ce qu'ils aiment ou n'aiment pas dans votre production. Plus vos morceaux circuleront, plus vous aurez de retours, plus vous serez motivés !

    ...Voilà, avec ces quelques conseils, j'espère vous avoir mis sur la voie. Bien sûr, si vous composez pour le plaisir, pas besoin de vous investir autant que si vous souhaitez devenir pro. Mais dites-vous qu'aucune minute passée à jouer ou écouter de la musique n'est perdue tant que vous gardez en tête votre objectif. Faites chaque jour un pas, aussi petit soit-il, dans sa direction et, vous verrez, vous y arriverez.

    (Et vous, vous connaissez d'autres erreurs de débutant à ajouter à la liste ?)

    El Basto

    Composer pour qui, pourquoi ?

    Je vais commencer par un article un peu philosophique, mais promis, ce sera le seul ;) 

    Écrire de la musique c’est tout un art… Mais ça s’apprend. Un artiste est simplement quelqu’un qui s’exprime, et c’est pour lui quelque chose de naturel. Il se soucie du reste après. 

    Gardez-le bien à l'esprit : vous êtes un artiste parce que vous vous exprimez. Je ne veux pas dire que tout le monde est un John Lennon qui s’ignore. Je veux dire que nous faisons de la musique parce c’est dans notre nature.

    Bien sûr, on doit composer avec la réalité. Un boulot, des études, la famille, les amis... Mais on finit toujours par y revenir car c'est ce qu'on aime : composer !

    Composez d’abord pour vous. On n’a qu’une vie et il n’y a aucune raison de la passer à écrire des morceaux qui ne vous plaisent pas. Composer commence avec vous, avec quelque chose d'unique que vous allez apporter au monde. Ne rejoignez pas un groupe si vous ne pouvez y apporter vos idées. Et tant que vous ne travaillez pas pour quelqu'un, soyez égoïste dans tous vos projets ! En composant librement, vous serez plus original et plus aventureux. Vous oserez des choses que vous n'auriez pas imaginé en temps normal, vous apprendrez à suivre votre inspiration plutôt qu'à la brider.

    Commencez dés aujourd'hui : videz votre esprit de toute contrainte, saisissez l'instrument qui vous plaît et lâchez-vous ! Composer, c'est d'abord apprendre à s'écouter soi-même. 

    Alors, qu'est-ce que vous attendez ? :)

    El Basto

    Ouverture

    Je suis en train de rédiger une série d'articles consacrés à la composition. En fait, il existe une tonne de sites consacrés à l'enregistrement, au solfège, aux instruments... mais je n'ai rien trouvé concernant l'écriture de morceaux. Alors, autant que je commence avec ce que je connais.

    Je ne me prends pas pour un expert, mais cela fait huit ans que je compose. J'ai touché à une tonne de styles, de l'electro-pop au death metal, et j'ai essayé un tas d'instruments et de programmes. C'est de ma propre expérience dont je vais vous parler, et vu que j'essaye toujours de nouvelles méthodes et outils, je vous en parlerai aussi. Revenez régulièrement sur le site et laissez des commentaires, ça nous mettra en contact entre composeurs !

    El Basto